Les intrus : la critique du film (2025)

Nouveau chapitre ou reboot d’une saga, Les intrus n’a surtout rien à proposer de neuf si ce n’est une réelle efficacité dans la gestion du suspense. Dispensable.

Synopsis: Un jeune couple traverse le pays en voiture en quête d’un nouveau départ. Mais ils n’ont d’autre choix que de s’arrêter dans un Airbnb reclus dans l’Oregon, où ils devront endurer une nuit de terreur face à trois inconnus masqués…

Les intrus, une suite, un remake ou un reboot ?

Critique: Très beau succès du cinéma indépendant des années 2000, The Strangers (Bryan Bertino, 2008) voyait l’actrice Liv Tyler au prise avec un trio de tueurs masqués dont on ne connaissait pas les motivations. Si le petit film fauché ne brillait pas par son originalité, une certaine efficacité pouvait lui être reconnue. Le métrage a fait ensuite l’objet d’une suite tardive intitulée Strangers: Prey at Night (Johannes Roberts, 2018), plus efficace dans la multiplication des morts, mais toujours aussi cryptique quant aux intentions des tueurs masqués.

Etrangement, le producteur Roy Lee a souhaité reprendre la saga du début et créer au passage une nouvelle trilogie qui serait tournée en simultanée. Alors,Les intrus (ou de manière plus explicite The Strangers, chapter 1) est-il un simple remake, un reboot ou une suite ? En fait, un peu des trois. Effectivement, aucun élément de chronologie n’étant présent dans le film, cela peut donc faire penser à une suite des deux précédents. Toutefois, l’intrigue est rigoureusement identique à celle du premier opus et l’on pourrait donc tout aussi bien parler de remake que de reboot.

Un home invasion tout à fait classique

Au vu des intrigues minimalistes de la saga, on peut tout aussi bien faire l’impasse sur cette dimension du problème et profiter une nouvelle fois d’une histoire simpliste où un jeune couple est traqué par trois tueurs masqués dont nous ne connaîtrons jamais les motivations profondes. Comme ses prédécesseurs, le cinéaste Renny Harlin (ancien adepte du blockbuster, pour Hollywood d’abord, puis ensuite pour les Chinois) table surtout sur des archétypes bien établis et sur une linéarité claire comme de l’eau de roche. C’est à la fois la qualité principale de Les intrus que de ne pas chercher à être autre chose qu’une série B entièrement vouée à l’efficacité immédiate, mais cela constitue aussi sa principale limite puisque le long métrage a déjà été tourné quinze ans auparavant.

Les intrus : la critique du film (1)

The Strangers. Photo Credit: John Armour. All Rights Reserved.

Autant dire tout de suite que le film s’adresse majoritairement à ceux qui n’ont pas vu les précédents puisque rien de neuf n’intervient dans ce nouvel opus dépourvu de la moindre surprise. Nous suivons pas à pas l’arrivée d’un jeune couple (Madelaine Petsch vue dans la série Riverdale et Froy Gutierrez de la série Cruel Summer) dans une bourgade paumée où ils se retrouvent coincés par une panne de voiture. Dès lors, ils investissent un Airbnb pour se reposer et se retrouvent la proie de plusieurs intrus masqués qui ne leur veulent pas du bien.

Un jeu du chat et de la souris plutôt stressant

A partir de là s’ouvre une partie de chasse à l’homme qui se déploie d’abord à l’intérieur de la maison, avant de se poursuivre dans la forêt environnante. Et c’est sur ce plan que le cinéaste Renny Harlin gagne des points par rapport à ses prédécesseurs. L’homme a toujours été habile avec une caméra et il parvient à créer un vrai jeu du chat et de la souris au cœur de l’espace de la maison. Sa réalisation se déploie de manière limpide afin que le spectateur ne soit jamais perdu au sein de ce labyrinthe d’où les intrus du titre peuvent surgir à n’importe quel moment. Ils revêtent alors une forme d’ubiquité qui fait d’eux des archétypes du Mal pouvant s’infiltrer à loisir sans rencontrer d’obstacle.

Renny Harlin use bien entendu de jump scares, mais sait aussi se servir habilement de la profondeur de champ pour rendre chaque plan inquiétant, voire stressant. Dès qu’il sort de la maison pour investir la forêt, on le sent toutefois nettement moins à l’aise et la tension retombe quelque peu. Il peut toutefois compter sur le charisme de son trio de tueurs dont les masques sont effrayants, surtout celui de l’épouvantail.

Une fin ouverte pour une trilogie qui ne s’imposait pas

Efficace dans sa gestion habile du suspense, Les intrus l’est beaucoup moins en ce qui concerne le sang versé. On compte effectivement bien peu de victimes et l’ensemble, à l’image du film de 2008, peut sembler décevant à ce niveau, d’autant que le texte d’ouverture nous vend un crime atroce qui n’arrivera pas vraiment – on a vu largement pire ailleurs.

Enfin, le long métrage n’échappe pas à la mode des trilogies à la Marvel en nous proposant une scène post-générique censée nous vendre le prochain chapitre, par ailleurs annoncé de manière péremptoire par un panneau “A suivre…”. Pourtant, sincèrement, on a vraiment l’impression d’avoir largement fait le tour de cette saga increvable qui n’évolue jamais. Les intrus n’est donc pas désagréable, mais tout à fait dispensable.

Critique de Virgile Dumez

Les sorties de la semaine du 15 mai 2024

Les intrus : la critique du film (2)

Copyrights : Metropolitan FilmExport, Lionsgate. All Rights Reserved.

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Renny Harlin, Richard Brake,George Young,Madelaine Petsch,Froy Gutierrez

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Cinéma américain,FranchiseThe Strangers,Home Invasion,Les tueurs fous au cinéma,Psycho-killer,Torture-porn

Les intrus : la critique du film (2025)

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